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jusqu' à nos jours

La plus triste période de l`histoire bulgare dure quelques siècles. L’Empire ottoman mène une politique de discrimination de la population chrétienne, y compris des Bulgares. Il y a aussi des tentatives d`assimilation nationale. A la suite des invasions ottomanes on commence à bâtir des mosquées, l`écriture arabe devient officielle pour les documents administratifs et religieux, des églises chrétiennes sont détruites ou transformées en mosquées. Des Turcs militaires s’installent dans les territoires de la Bulgarie d`aujourd`hui. L’ »l`impôt du sang » est très pénible: on prenait des garçons de leurs familles, on les emmenait en Asie Mineure où ils étaient obligés d’embrasser l’islam et de devenir janissaires. Ces soldats oubliaient leurs parents et n’avaient plus de mémoire de famille et de patrie. Les janissaires et les troupes de volontaires, appelées « bachibozouk » sont les plus cruels maîtres de la situation en Bulgarie.  
Plusieurs révoltes et insurrections prouvent que l`esprit des Bulgares est vivant et cherche sa liberté et son indépendance. Y sont registrés trois grands soulèvements pour seul 17e s. (1686-¬1689): la Deuxième insurrection de Tarnovo (la date de la première est en 1598), l’insurrection de Tchiprovatz et de Karpoche (en Macédoine du Nord). Au cours des siècles de la domination turque, le feu du mouvement des rebelles (haïdouks) reste toujours allumé ¬ dans les terres entre le Danube jusqu`à la mer Egée et les montagnes d`Albanie d`aujourd`hui, rôdent des troupes armées, qui se vengent des abus et des violences du pouvoir. Ce mouvement militaire et politique contribue à la naissance du mouvement organisé pour la libération de la Bulgarie.  
Vers le milieu du 18e siècle commence l’Eveil national bulgare. La lutte pour une Eglise indépendante, pour la liberté religieuse, l’impression de livres, et puis des périodiques en langue bulgare, l`ouverture des écoles bulgares laïques, ainsi que la possibilité de rendre officielles la langue et la culture bulgares sont les premiers pas vers l’éveil de la nation. La rédaction et la propagation du manuscrit de l’Histoire « slavianobalgarskaja » (1762) par le moine Paissij de Hilendar est le point de repère. Des foyers de culture (bibliothèques publiques, différents clubs culturels) - qui deviennent traditionnels pour la Bulgarie - conservent l`esprit national. Ils donnent accès aux jeunes bulgares à la littérature et aux idées européennes qui contribuent à la formation de leur conscience nationale. Vers le milieu du 19e s. le mouvement national pour une Eglise indépendante se transforme en mouvement civil. Cette transformation révèle un mouvement d’émancipation nationale qui oblige la Porte Sublime de reconnaître la nation bulgare. Ainsi, les Bulgares s`imposent d`une manière démocratique à la Patriarchie œcuménique d’Istanbul. Celle-ci s`avère un promoteur des tendances assimilatrices des Grecs, dont le but était l`assimilation spirituelle des Bulgares. Le point culminant de ces activités intenses se situe à Pâques en 1860 (les « Pâques bulgares »), lorsque les Bulgares soulèvent bravement leur voix pour la défense de leurs droits religieux et humains.  
Lors des guerres entre la Russie et la Turquie aux 18e –19e s. se forme le mythe du «grand-père Ivan » ¬ le noble russe du Nord qui viendra libérer ses frères chrétiens des Balkans. Cet espoir est nourri aussi par les intérêts de la Russie d`avoir une influence sur les Balkans et le Bosphore. Malheureusement ces guerres ne sont pas encore libératrices pour la Bulgarie, mais permettent à quelques-uns d`émigrer au Nord - dans les Principautés Danubiennes et en Bessarabie, alors faisant partie de l`Empire Russe. Des milliers de Bulgares habitent toujours dans les régions sud de Moldavie et d`Ukraine. Ils ont conservé leur langue et leurs coutumes.  
Des volontaires bulgares prennent part aux guerres russo-turques et surtout à la guerre de Crimée (1853¬1856). Ceci inspire l’idée aux Russes (contrairement à leur politique en Serbie et en Grèce) d`organiser et de planifier la libération de la Bulgarie du pouvoir ottoman. Les conditions balkaniques ne sont pas favorables pour les Bulgares qui habitent auprès des grands centres impériaux, dont les terres sont une base de ravitaillement essentielle pour l’armée ottomane et pour sa bureaucratie. La Valachie et la Moldavie (unifiées en Roumanie, 1859), la Serbie et la Grèce se libèrent du pouvoir ottoman plus facilement grâce à leurs données géopolitiques. Mais les Bulgares ne se découragent pas, parce qu`ils doivent mener une guerre non seulement contre l`Empire ottoman en décadence, mais aussi contre les intérêts de leurs voisins. En 1862 Guéorgui Rakovski, idéologue de la révolution nationale bulgare, crée la Première légion bulgare à Belgrade, où de jeunes hommes suivent des études militaires, avec le seul but d`organiser la future révolution. Plusieurs émigrés bulgares reçoivent une formation militaire solide derrière les frontières de leur pays natal, encore d`autres sont déjà célèbres dans le cadre de l`Empire ottoman, et cherchent des moyens diplomatiques d`atteindre l`indépendance nationale bulgare. En 1869 à Bucarest est créé un Comité central révolutionnaire bulgare (dont le président est l`écrivain Ljouben Karavelov) qui dirige l’organisation de la révolution du territoire de la Roumanie. La figure de Vassil Levski (1837¬1873), appelé par les Bulgares Djakona (c.à.d. le moine) ou l`Apôtre, s`avère la principale. Cet homme qui jette les habits du moine, réussit d`organiser un réseau solide de comités révolutionnaires sur place, réunis en Comité central révolutionnaire avec un centre à la ville de Lovetch. Poursuivi pendant des années par la police ottomane, le génial conspirateur est arrêté, jugé, et pendu à Sofia sans révéler les noms de ses compagnons de lutte. A nos jours, Levski est considéré toujours comme un Saint national et comme la plus grande victime dans l’histoire millénaire bulgare. L`insurrection d`Avril (1876) est un moment décisif dans le mouvement national pour la libération des Bulgares. Dans cette insurrection étant la plus active en Thrace (où son leader est Guéorgui Benkovski) tombent des milliers de victimes innocentes. Des milliers de révolutionnaires, parmi lesquels se dégage la personne du génial poète national Christo Botev sacrifie leur vie à la libération bulgare.  
L`insurrection d`Avril est étouffé et noyé dans le sang. Cet évènement provoque un grand problème, celui de «la question bulgare » qui est posée devant la communauté internationale démocratique. Une vague de protestations, meetings, actions d`aides financières couvrent toute l`Europe, la Russie et même les pays lointains comme l’Angleterre et l’Irlande. « Les horreurs bulgares » sont racontées avec émotion par le journaliste américain MacGahan sur les premières pages de la presse européenne et internationale. «On doit mettre fin aux empires qui tuent! » ¬ écrit le grand écrivain français Victor Hugo. De grands hommes politiques comme William Gladstone et Otto von Bismarck se déclarent favorables à la liberté des Bulgares. Des célèbres intellectuels européens comme Darwin, Mendéléev, Dostoïevski, Tolstoï, Tourguénev, Garibaldi et encore d`autres expriment leur soutien pour la cause bulgare.  
« Les Grandes puissances » n’ignorent plus la cause bulgare, sous estimée au cours de dizaines d`années. En 1875 à Istanbul a lieu une conférence, dont les vaines décisions d’ordre diplomatique sont relatives à l’autonomie de la Bulgarie dans ses frontières ethniques (séparée en deux parties – de l`Est et de l`Ouest - avec des capitales respectives, Véliko Tarnovo et Sofia). En 1877 Alexandre II, empereur de la Russie déclare la guerre à la Turquie. Y participent des Russes et des Ukrainiens, ainsi que des Finlandais, des Polonais, des Roumains et des troupes de volontaires bulgares. Après des batailles épiques et difficiles au cours d`une année, surtout dans le passage montagnard de Chipka et près de Pléven, la Turquie est obligée de capituler et de conclure un traité de paix devant les murs d`Istanbul. Ainsi, le 3 mars 1878, la Bulgarie gagne son indépendance, et son territoire devrait comprendre toutes les terres réellement bulgares (la Mésie, la Thrace et la Macédoine), dont les caractéristiques ethniques et culturelles déterminent l`élément bulgare dominant.  
En juillet 1878 les Grandes puissances révisent le Traité de paix de San Stéfano. Le résultat du Congrès de Berlin est un nouveau traité d’après lequel le peuple bulgare est séparé. La Principauté de Bulgarie se situe au Nord de Stara planina (en Mésie). Y est inclue la région de Sofia. La Roumélie orientale (en Thrace) devient une province autonome de la Turquie avec un centre – la ville de Plovdiv. La Macédoine et la Thrace d`Andrinople demeurent sous le pouvoir ottoman. Dans les régions bulgares qui restent sous l`autorité ottomane, surtout en Macédoine commence une lutte épique pour la liberté. On suit les traditions de l`Apôtre Levski. Le résultat de ses luttes est l`insurrection qui éclate à la fête de Sait- Elie en 1903.  
Malgré l`amertume de l`injuste Traité de Berlin les Bulgares commencent à s’occuper de la reconstruction de leur pays. Les séances de la Première Grande Assemblée Nationale ont lieu à Veliko Tarnovo - la vieille capitale bulgare. Une Constitution, appelé Constitution de Tarnovo est créée d’après les modèles européens. La Bulgarie devient une monarchie constitutionnelle avec un parlement fort et une juridiction moderne. Alexandre de Battenberg (1879¬-1886) est le premier prince de la Bulgarie libre. En 1885 la Roumélie orientale est annexée à la Bulgarie. L’unification du pays est réalisée contre la volonté de toutes les Grandes puissances. Dans la guerre entre la Serbie et la Bulgarie (1885) les Bulgares défendent leur droit d`être unifiés sur un territoire uni. Sous le gouvernement du Premier ministre Stéfan Stambolov (1887¬-1894) ¬ un homme d`Etat remarquable, nommé le Bismarck bulgare, la Bulgarie atteint le prestige international d`un pays européen. Sous le règne du prince (et plus tard roi) Ferdinand de Saxe Cobourg (1887-¬1918) le rôle du monarque se renforce pour des raisons objectives et subjectives. Le système parlementaire a déjà des traditions solides. En 1908 la suzeraineté ottomane est rejetée et Bulgarie devient indépendante. En 1912-¬1913 la Bulgarie est la colonne vertébrale des pays balkaniques, réunis contre l`Empire ottoman pour la libération des ``frères esclaves`` en Macédoine. Le soldat bulgare fait des miracles de courage: pour la première fois des Bulgares utilisent l`avion pour une cause militaire et introduisent de nouvelles méthodes dans l`artillerie, etc. L`enthousiasme du peuple est brûlé par la politique égoïste des alliés serbes et grecs, du coup sur le dos de la part des Roumains, facilités par les erreurs de la diplomatie bulgare. Pendant la Première guerre mondiale, la Bulgarie n`a pas de choix à cause de l`unification non effectuée et supporte une catastrophe avec l`Allemagne et les autres pays vaincus. L’héroïsme de l`armée bulgare reste en vain après l`échec de toutes les tentatives de libérer la Macédoine et de l`annexer au royaume bulgare. La catastrophe nationale s`approfondit en 1919, après la signature du traité de paix dans la banlieue parisienne de Neuilly.  
Sous le règne du roi Boris III (1918-1943), la Bulgarie a un territoire fortement découpé. Elle est secouée de cataclysmes sociaux et d`une lutte politique à l`intérieur du pays. Malgré cela, tous les domaines de l`économie nationale n’ont pas cessé à se moderniser, les recherches scientifiques suivent une bonne voie. Il en est de même pour l`éducation et les arts. Alexandre Stambolijski (1919¬1923) est l`un des Premiers ministres de la période d’entre les deux guerres: idéologue et leader de l`Union populaire agricole bulgare, qui fait de braves réformes, mais aussi de graves erreurs politiques et diplomatiques. La situation politique devient encore plus difficile après l`insurrection de septembre 1923, et deux ans plus tard après l`attentat à l`église « Sainte Dimanche » à Sofia. Quelques milieux de la droite en profitent et le ministère du public commence des poursuites. Malgré toutes les démarches extrêmes, le peuple bulgare continue d`être fidèle à la constitution de Tarnovo, il respecte la démocratie et envisage une vie sociale beaucoup plus juste.  
Le nom du roi Boris III est lié au sauvetage, sans précédent, des Juifs bulgares qui n`ont pas été envoyés dans les camps de concentrations pendant la Deuxième guerre mondiale. Sous la pression des forces démocratiques, de l`Eglise bulgare orthodoxe et des intellectuels de renom, 50 000 Juifs ne quittent pas leur patrie sur les échelons de la mort. La Bulgarie n`expédie pas de troupes en faveur de l`Allemagne et d`Hitler au front de l`Est. L`armée bulgare participe à la dernière phase de la guerre du côté de l`Union soviétique et de ses alliés. Malheureusement en 1947, au cours de la Conférence de paix à Paris, les droits historiques et ethniques des Bulgares n`ont pas été respectés de nouveau, et la Macédoine est annexée en Yougoslavie. Dans ces anciennes régions bulgares commence une pression brutale dans le but de créer une nation et une langue macédoniennes. Malgré cela, l`Etat bulgare, ayant l`expérience historique des siècles, marquée de souffrances inouïes, a été le premier dans le monde entier à reconnaître la République de Macédoine d`aujourd`hui (1991). On continue à aider cette nouvelle république, malgré les réalités difficiles sur les Balkans à la fin du 20e - début du 21e s.  
Après l’occupation soviétique de la Bulgarie l`organisation démocratique semble reconstituée (9 septembre 1944), mais on met seul le Parti communiste à diriger le pays. Guéorgui Dimitrov est connu comme « le vainqueur au procès du 20e siècle » à Leipzig, monté par les nazis contre trois Bulgares, accusés d`avoir mis en feu le Reichstag à Berlin. Il rentre de Moscou en 1945 et en 1946 est nommé Premier ministre et dirigeant du Parti communiste en Bulgarie. Lorsque Valko Tchervenkov est à la tête du Parti et de l`Etat (1950¬-1956), « le culte de la personnalité » est définitivement imposé. L`Etat et le parti sont liés au cours d’une longue période du gouvernement de Todor Zivkov (1956¬-1989). Les années 70 se caractérisent d’une stabilisation économique et modernisation de l`industrie.  
En novembre 1989, la démocratie bulgare est en train de renaître. Dans les conditions d`une démocratie parlementaire qui fonctionne réellement, la Bulgarie choisit ses leaders ¬ les présidents de la République Jelijo Jelev, Peter Stoyanov et Guéorgui Parvanov, ainsi que les Premiers ministres Andrej Loukanov, Dimitar Popov, Philippe Dimitrov, Ljuben Berov, Jean Vidénov, Ivan Kostov. A partir de l`année 2001, le Premier ministre de la République de Bulgarie est Siméon de Saxe Cobourg, fils du roi Boris III. On travaille pour l’intégration du pays à la grande famille européenne, tout en suivant le modèle de tolérance ethnique qui a pour base des valeurs traditionnelles et démocratiques bulgares. La Bulgarie d`aujourd`hui est un facteur pour la stabilité balkanique et européenne, malgré la période difficile de transition économique et sociale.  
 
extrait de " http://fr.zonebulgaria.com/bulgarie/histoire/" 

 

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Modifié en dernier lieu le 30.05.2006
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