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au moyen âge

A la suite de longues guerres et d’une résistance acharnée les terres thraces sont soumises à Empire romain (vers l`an 46 après J.¬C.). Au 2e ¬ 3e siècle les terres bulgares sont parmi les provinces romaines les plus épanouies. Les terres des Thraces attirent des immigrés du Proche Orient, ainsi que des vétérans romains. La construction de routes se développe énormément. Ceci contribue à la création d`un système de communication harmonieux (qui n`existe même pas dans les temps modernes). Le niveau de vie atteint le niveau de la métropole. La consolidation étatique de l`Empire romain, les apports démographiques et ethniques déterminent le rôle dominant de la langue latine. Pourtant, les peuples de la Thraces et ceux qui habitaient les côtes de la mer Noire gardent leurs propres caractéristiques culturelles.  
En 330 Constantin le Grand transporte le siège du gouvernement impérial de «la vielle » ville de Rome à Byzance (Constantinople / Istanbul), appelé par les bulgares Tzarigrad (ville des tzars). Cette transformation est le résultat de quelques hésitations car l’une des possibilités pour la nouvelle capitale était l`ancienne ville Serdica (Sofia, la capitale bulgare d`aujourd`hui). Après la division de l`Empire en 395 les terres bulgares font partie de l`Empire romain d’Orient (Byzance). Parmi les hommes illustres de Byzance, ceux qui sont d`origine thrace sont nombreux, y compris quelques empereurs: Marcien, l`empereur le plus « orthodoxe » (né dans la région de Plovdiv); Justinien le Grand, le souverain le plus remarquable de l`Empire byzantin. La population de Byzance est parmi les premiers chrétiens d’Europe. Des événements d’ordre ecclésiastique, par exemple le concile à Serdica en 343, laissent des traces profondes dans la vie religieuse du monde chrétien.  
Les anciens Bulgares sont le principal composant ethnique de l`Etat bulgare médiéval. C’est un peuple d’origine indo-européenne, très développé et capable de former un Etat. Leur patrie se situe en Asie centrale, dans la région des montagnes de Pamir et d’Hindou Kouch où ils ont organisé deux grands Etats, appelés par certains auteurs Balkar et Balhara. Etant une formation très civilisée, les anciens Bulgares sont pour longtemps un peuple dominant grâce à leur culture d’Asie centrale. Ils ont un riche héritage culturel dans le domaine de la philosophie, le gouvernement d`Etat, l`organisation sociale, l`art militaire, l`écriture, la langue, l’architecture, l`astronomie. Un succès remarquable du point de vue astronomique et mathématique est l`éternel calendrier solaire des Bulgares. Du point de vue structural, celui-ci comprend un original calendrier perpétuel et un calendrier cyclique à douze ans. Les constellations dans ce chef d`œuvre de la pensée bulgare, portent les noms des animaux. UNESCO reconnaît ce calendrier comme l`un des plus précis et parfait connus à nos jours.  
On peut chercher la présence européenne des anciens Bulgares en tant qu’organisateurs d’un Etat vers le 2e siècle. « Le livre des Khans bulgares » en témoigne: les calculs indiquent l’avènement du légendaire souverain Avitohol de la famille Doulo en l`an 165. Cette période, peu connue de l`histoire bulgare, est relative aux Grandes Invasions, lorsque quelques communautés bulgares ont été obligées d`émigrer en Arménie (ce sont les Bulgares appelés Bulgares de Vound), en Pannonie (aujourd`hui Hongrie, où plus tard sont mentionnés en tant que Bulgares panoniens), etc. La plupart d’eux lutte contre ses grands adversaires, les Avares et les Türks, tout en restant en relations avec Byzance. La célèbre bataille entre les Bulgares et les Arméniens sur les champs des Avares au nom de la protection du Christianisme a eu lieu en 451. Les Bulgares péris dans cette bataille sont canonisés saints par l`Eglise arménienne. Au 7e siècle les Bulgares, guidés par le khan Koubrat, créent un Etat devenu puissant et connu sous le nom de l’ancienne Grande Bulgarie, allié de Byzance dans ses guerres contre les Avares et les Persans. L`empereur Héraclius accorde à Koubrat, déjà Chrétien, le prestigieux titre de « patrice » en lui offrant de nombreux cadeaux. L`une des sensations de l`archéologie contemporaine est le trésor du village Malaja Pérestchépina, aujourd`hui près de la ville de Poltava en Ukraine où le Grand souverain bulgare a été enterré. Les objets exceptionnels comme des parures d’or, un sceptre, un sabre magnifique, etc. se trouvent au musée de l`Ermitage à Saint-Pétersbourg. Ces objets sont les témoins de la puissance politique de la Grande Bulgarie et de l`autorité de son souverain.  
Après l`invasion des Khazares au milieu du 7e siècle une partie des Bulgares continue à demeurer dans leur khaganat. Ce sont les tribus de Bat ¬Bajan qui ont fondé au 10e siècle l`Etat des Bulgares noirs près de la mer d`Azov. Mais la plupart des Bulgares se déplacent et fondent de nouveaux Etats ¬ la Bulgarie de la Volga et la Bulgarie du Danube. Ils ont essayé de fonder un autre Etat dans la région de la Macédoine d`aujourd`hui (les Bulgares de Kouber) et en Italie actuelle (les Bulgares d`Alcek). Les Bulgares de Pannonie ont eu une position autonome auprès du khaganat avare, mais une partie d`eux a été probablement partie avec Kouber vers la Macédoine. Parmi ces « nombreuses Bulgaries » la Bulgarie de khan Asparouh et la Bulgarie de la Volga, fondée par le khan Kotrag (aujourd`hui République autonome de Tatarstan au sein de la Fédération de la Russie) se développent au cours des siècles. Les deux grands Etats bulgares médiévaux se trouvent loin l`un de l`autre ¬ à plus de mille kilomètres de distance. La Bulgarie du Danube devient chrétienne et ainsi, la troisième puissance culturelle de l`Europe médiévale. Au cours du 10e siècle on introduit l`islam comme religion officielle en Bulgarie de la Volga. Les Bulgares de la Volga ont souvent fait la guerre avec les peuples nomades et les principautés russes. Malgré cela, ils se révèlent en tant que fondateurs d’une civilisation islamique remarquable. Après une résistance acharnée (13e siècle) ils ont été obligés à se soumettre à la « Horde dorée » des Tartares-Mongols. Leur Etat est définitivement anéanti par le tzar russe Jean le Terrible au milieu du 16e siècle. Les ruines de leur capitale Grand Bolgar sont impressionnantes. Les Bulgares de la Volga sont soumis à une pression assimilatrice par l`Empire russe. Il en est de même après la révolution de 1917 ¬ lorsqu`on leur impose le faux nom ethnique de « Tartares ». Dans la République actuelle de Tatarstan existe un mouvement d’intellectuels ayant pour objectif la restitution de leur nom de « Bulgares » et du nom original de leur pays ´´Bulgaristan´´.  
L’Etat bulgare des Balkans est dirigé par le khan Asparouh (680¬700). Il unit les anciens Bulgares, les descendants des anciens Thraces et les tribus slaves du groupe bulgare qui s’y sont installés aux 6e ¬ 7e siècles. Des tribus qui habitaient la Mésie, la Thrace, la Macédoine et en partie les terres actuelles de la Grèce, Albanie, Serbie (Kossovo inclus) et Roumanie font partie de cet Etat. L`ambition de Byzance est de soumettre ces tribus, mais on se heurte à un puissant obstacle ¬ l`Etat créé par le khan Asparouh. Ainsi, après le triomphe de l`armée byzantine à côté du delta danubien en 681, la Bulgarie du Danube (la Bulgarie d`aujourd`hui) est créée - sur le carrefour de l`Asie et de l`Afrique. Pliska est sa première capitale. Le territoire de l’Etat comprend les régions de la Mésie et de la Dobroudja actuelle, ainsi que des vastes territoires au Nord du Danube. Grâce à sa tolérance ethnique, la Bulgarie devient un centre attirant pour les Slaves d’ailleurs, qui petit à petit se bulgarisent. Vers 700 Asparouh périt au Nord-est dans une guerre contre les Khazares. Les archéologues ont découvert sa tombe près du village de Voznéssenka (aujourd`hui en Ukraine). La tradition transforme le Khan ¬fondateur en héros épique qui a bâti de « Grandes villes » et des levées de terre « entre le Danube et la mer » pour la défense de son peuple.  
Toujours vers 680, son frère, le khan Kouber crée la Bulgarie de Vardar en Macédoine d’aujourd’hui. Après avoir fait des révoltes contre les Avares, le khan Kouber s`installe dans la région de la ville de Bitolja. Les forces de Kouber ne sont pas assez grandes, il reconnaît la suprématie de Byzance et se fait des relations avec les Slaves de la région.  
Le khan Tervel (700-¬721) réussit à arrêter l`invasion arabe et en 718 sauve Byzance – la capitale du monde chrétien - et l`Europe, en général. Le khan Tervel prête son aide à l’empereur Justinien II pour restituer son pouvoir (705) et en cette occasion il reçoit le titre byzantin de « César » - un titre qui dérive du nom du grand empereur Jules César ¬ et représente un cas unique dans l`histoire de Byzance et de l`Europe médiévale. Le khan Kroum (802-¬814) fait une nouvelle législation. En 811 Byzance attaque les Bulgares et met en feu la capitale Pliska. Les armées de Kroum ne tardent pas à rendre le coup: l`armée byzantine est vaincue dans un défilé du Balkan. L`empereur Nicéphore Ier périt dans cette bataille. L’histoire ne connaissait pas d’autre empereur péri sur le champ de bataille depuis l`époque de l`empereur Valens (378). Byzance cherche à s’unir avec Charlemagne. A cet effet, elle s’oblige à lui reconnaître le titre d’ »empereur ». Sous le règne d`Omourtag (815-¬831), la culture païenne bulgare atteint son apogée, et dans le sens politique les frontières de l`Etat touchent le Danube central et la Tissa (aujourd`hui en Hongrie), ainsi que le Dnèpre (aujourd`hui en Ukraine). Les réformes administratives de Kroum s`imposent et se développent. Chez Préssian (836¬--852) les territoires bulgares s’étendent vers la mer Egée et l`Albanie d`aujourd`hui. La Bulgarie devient la troisième « Grande force » en Europe médiévale après Byzance et l`Empire des Francs.  
Presque deux siècles après la fondation de l`Etat bulgare, le khan Boris Ier (852-¬889) après de longs pourparlers diplomatiques convertit le peuple bulgare dans la foi chrétienne. Il prend le nom de Michel et bâtit les premières églises et monastères bulgares. L`Eglise bulgare le canonise et pour l`histoire il reste toujours le roi Saint Boris Michel. Un fait important sur le plan historique et culturel: la création de l`alphabet bulgaro slave par les frères saints Cyrille et Méthode. Le Vatican d’aujourd’hui les a proclamés protecteurs de l`Europe chrétienne. Grâce à l’orthodoxie leur alphabet est adopté aussi par d`autres peuples. A nos jours, cet alphabet est utilisé aussi en Macédoine, Russie, Ukraine, Biélorussie, Yougoslavie et en Mongolie. Ce système graphique a été utilisé à l’époque dans les principautés danubiennes (Valachie et Moldavie), en Lituanie, etc.  
Le roi Siméon le Grand (893-¬927), fils du roi Boris Michel, continue la politique de son père. D’abord, il fait des études brillantes à Constantinople; il possède un talent d`écrivain et des qualités exceptionnelles d`homme d`Etat. Il organise la traduction de plusieurs livres chrétiens du grec en bulgare, il protège les écoles de Pliska-¬Preslav et d`Ohrida et lui-même a des activités littéraires. Siméon le Grand déplace la capitale à Véliki Preslav et élargie le territoire bulgare qui touche à trois mers ¬ la mer Noire, Egée et Adriatique. Connaisseur approfondi de la culture antique grecque et byzantine, il transforme le pays bulgare en une force puissante qui acquiert une gloire mondiale. Son règne a mérité l’appellation du « Siècle d`or ».  
Dans sa majorité le peuple bulgare est fidèle à « l’ancienne religion orthodoxe embrassée par ses ancêtres ». En même temps, la société bulgare hétérogène n`est pas « stérile ». Elle est ouverte aux différents phénomènes et processus intellectuels. A l`époque du roi Pierre (927¬--969) est née « l`hérésie bulgare » ¬ le bogomilisme. D’une part, son apparition est due à l`influence des anciennes doctrines dualistes, et d’autre part, à la possibilité de lire et d’expliquer l`Evangile de sa propre manière. Le fondateur de l`hérésie bogomile est le pope Bogomile. Le bogomilisme a un caractère original ¬ un dualisme modéré, ainsi qu`un ascétisme prononcé. Les Bogomiles considèrent la vie terrestre, pleine d`injustice, comme œuvre du Diable (à la différence du « Royaume céleste » créé par Dieu). Leurs idées dépassent les frontières de la Bulgarie. Ils exercent une influence considérable sur le monde chrétien. Les Albigeois et les Cathares en France, les Patarins en Italie, les hérétiques Bosniens (dont leurs descendants sont aujourd`hui les musulmans de Bosnie), les ``strigolnitzi`` en Russie et les hétérodoxes en Serbie, Croatie, Hongrie et même en Angleterre considèrent les Bogomiles comme leurs pères spirituels. Les rebelles religieux en France sont fiers d`être ``bugri`` (``bulgares``en religion) en soulignant leur liaison avec leurs plus grands frères bulgares. Ces idées que l`église catholique poursuit à feu et à sang, trouvent un bon canevas dans la Réforme et le protestantisme en Occident.  
Malgré les difficultés du roi Pierre, le Royaume bulgare conserve sa politique puissante. Les intrigues de Byzance provoquent l`agression du souverain de la Russie de Kiev ¬ Svetoslav. L`occupation des Normands et des Russes mène à une aide fictive de la part de Byzance. La conséquence est un coup violent: en repoussant Svetoslav, l`empereur Jean Tzimiscès (971) occupe les territoires bulgares orientaux, y compris la capitale de Véliki Preslav. Les terres occidentales, dont le cœur est la Macédoine d`aujourd`hui, gardent leur liberté. A cette époque le roi Samuel (997-¬1014) déplace le centre de l`Etat à Ohrida. ´´L`épopée bulgare´´ dans la lutte contre Byzance est marquée par de brillantes victoires, y compris la libération de l`ancienne capitale de Preslav, mais aussi par de lourdes pertes. En 1014, à suite à la défaite des troupes de Samuel, l`empereur byzantin Basile II (appelé « Bulgaroctone ») capture 15 000 soldats bulgares. Il ordonne qu`on leur crève les yeux et qu`il y en ait un seul parmi tous les 100 avec un œil pour les guider. Ainsi, la première période de l`histoire de la Bulgarie du Danube se termine par de tels évènements barbares (1018). La Bulgarie subira le pouvoir byzantin pour une longue période - presque 170 ans.  
Après plusieurs grandes et petites révoltes au cours de la période 1186 ¬ 1188 les Bulgares de Mésie, guidés par les frères Péter et Assen gagnent l’indépendance de leur patrie. La capitale de la Bulgarie devient la ville de Véliko Tarnovo. Les règnes des souverains bulgares - stratèges et diplomates exceptionnels ¬ tzar Kalojean (1197¬1207) et tzar Jean Assène IIe (1218-¬1241) s’avèrent fructueux pour la Bulgarie. A la suite de quelques manœuvres éblouissantes et de guerres qui se terminent avec des traités de paix, ils élargissent les territoires de la Bulgarie en apportant une paix durable et la prospérité. En 1204 Kalojean emporte la victoire sur les Croisés qui se disaient invincibles et ainsi, il devient le premier souverain de l`Orient qui les a vaincus. L`expansion territoriale de Jean Assène rappelle celle de Siméon le Grand. Au cours des décennies qui suivent, le Royaume bulgare souffre de l’hégémonie des Tartares (Mongoles) et il est perturbé de crises politiques, y compris la grande révolte du paysan Ivajlo, devenu tzar. ``Le déclin d’or`` de la Bulgarie médiévale se situe à l’époque de Jean Alexandre (1331¬1371). Le goût pour les arts et des lettres rappelle le processus de la Renaissance. Mais les jours du Royaume bulgare libre sont limités parce que les invasions des Turcs musulmans approchent le Sud-est. En 1393 ``la ville du tzar``, c.à.d. Veliko Tarnovo`` est pris par les envahisseurs turcs, et en 1396 tombent les dernières terres bulgares libres.  
L`école littéraire bulgare de Veliko Tarnovo joue un rôle prépondérant dans le monde orthodoxe, et surtout à l’époque du grand écrivain – le Patriarche Euthyme (1375¬1394). Son influence est très importante en Russie qui commence à se former comme une nouvelle force orthodoxe. Les pères spirituels qui sont en tête des églises en Russie, Lituanie, Moldavie, Valachie, Serbie sont des Bulgares (fin 14e – début du 15e s.) : Saint Cyprien de Moscou (en Russie), Saint Ephrem de Serbie, Saint Nicomède de Tismana (en Valachie). Ils sont respectés comme des Saints nationaux par ces peuples. Grégoire de Tzamblak – homme de lettres et ecclésiastique - représente quelques littératures nationales de cette époque là: la littérature bulgare, serbe, moldave, russe et byzantine.  
 
 
extrait de " http://fr.zonebulgaria.com/bulgarie/histoire/" 

 

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Modifié en dernier lieu le 30.05.2006
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