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traditions et coutumes

FETES ET USAGES POPULAIRES 
 
 
 
Le philosophe grec Démocrite disait que la vie, quand elle n'est pas émaillée de réjouissance, ressemble à une longue route sur laquelle il n'y aurait pas d'auberges. Quant aux ethnographes, ils ont établi que les rites associés aux fêtes populaires bulgares sont supérieures à onze mille. Depuis le berceau jusqu'à son dernier jour, le Bulgare est toujours accompagné sur son chemin par des usages et coutumes. Des usages qui s'inscrivent dans une tradition commune. 
Dans le calendrier des fêtes populaires de l'hiver, les rites du Nouvel An ont conservé une authenticité qui donne la plus grande originalité aux fêtes de fin d'année, célébrées dans le monde entier. 
Depuis des temps immémoriaux, dans la nuit de la St Sylvestre le feu et le repas du Réveillon sont des symboles de la prodigalité et de l'abondance. Plus la table du Réveillon est fournie, plus l'année sera prospère. C'est pourquoi on prépare des mets avec tous les produits de l'agriculture et on décore les pains rituels de pampres de vignes et de ruches, de tous les fruits de la terre et des jardins. Au Réveillon, une place de choix revient à la banitza (feuilleté au fromage) dans laquelle on a mis des bourgeons de cornouiller en guise de fèves que l'on tire pour deviner ce que sera l'avenir de la maison, la santé et la prospérité de la famille pendant l'année qui s'annonce. Le privilège d'attiser le feu revient de droit à l'aïeul de la famille. La nuit du Nouvel An est émaillée de vœux de prospérité, de santé et de bonheur, et c'est alors que les sourvakari arrivent. 
 
 
Les SOURVAKARI sont des jeunes gens, portant des branches de cornouiller enrubannées (la sourvatchka), qui vont de maison en maison  
dans la nuit de la St Sylvestre et présentent leurs souhaits de santé, de prospérité et de longévité en récitant des formules rituelles et en tapotant avec la sourvatchka le dos de chaque membre de la famille. Selon les grandes régions ethnographiques du pays, la sourvatchka est différemment décorée.  
 
 
KOLEDOUVANE 
 
Koléda, en bulgare, c'est la fête de Noël et cet usage largement répandu dans toute la Bulgarie a de nombreux points communs avec les rites du Nouvel An. Les Kolédari sont des chanteurs de Noël, qui visitent chaque maison du village pour y présenter leurs vœux et recevoir de menus cadeaux spécialement préparés à leur intention. Vêtus de leurs habits de fête, les jeunes Kolédari portent des parures fantaisistes et multicores qui diffèrent selon les régions ethnographiques et tiennent obligatoirement à la main la kolédarka - un grand bâton en bois de chêne sculpté. Cet usage révèle la richesse exceptionnelle des chants, des danses et des incantations qui l'accompagnent. Pour l'essentiel, les Kolédari chantent dans la nuit de Noël et les Sourvakari au matin du Nouvel An, ces deux usages étant étroitement associés. Leur déplacement dans le temps est dû à la différence entre le calendrier julien et le calendrier grégorien. 
 
 
 
La dernière grande fête de l'hiver dans les campagnes bulgares est  
 
les SIRNI ZAGOVEZNI qui se situe sept semaines avant Pâques. Dans la tradition chrétienne, cette fête annonce le Carême, mais dans la tradition populaire, elle marque le "temps de pénitence" au cours duquel les mariages ne sont plus célébrés jusqu'à l'automne et la fin des travaux des champs. La semaine grasse est célébrée par le carnaval des Koukéri dont on a retracé les origines aux Dionysies, fêtées dans l'antiquité Thrace en l'honneur de Dionysos. Dans son sens le plus large, il s'agit encore d'une fête qui exprime les espoirs des populations paysannes dont l'avenir dépend de l'abondance de la récolte, qui "remplira le grenier", et le bonheur des enfants qui "rempliront la maison" 
 
 
 
KOUKERI 
 
 
Le carnaval des KOUKÉRI annonce le printemps et sa préparation demande plus de temps. Les Koukéri sont des masques qui confectionnent un déguisement en y mettant toute leur fantaisie et leur sentiment esthétique. Les masques rituels ne se ressemblent jamais et empruntent leur décoration à des accessoires multicolores - rubans, perles de verroterie, pompons, franges... Les jeux consistent en un défilé carnavalesque et les masques se livrent à des facéties qui provoquent les rires des spectateurs. Le grand moment des jeux est celui des labours et des semailles symboliques que les masques miment afin de se concilier les génies bienfaisants. Le meneur de jeu hoche lourdement la tête et évoque par ce simple moyen des épis, lourds de blé. Les Koukéri attachent à leur ceinture des grelots et des sonnailles dont le bruit assourdissant doit éloigner des hommes les maladies et les esprits malfaisants.  
 
 
 
 
TRIFON ZARÉZAN 
 
 
La fête de TRIFON ZARÉZAN est célébrée le 14 février dans toutes les régions viticoles. Les vignerons se rendent dans les vignobles pour fêter leur patron, taillent la vigne, font des libations et festoient en plein air. Dans certains pays de vignobles, on élit un 'tsar" qui porte une couronne de pampre et on lui marque le plus grand respect. Ces réjouissances sont également un écho lointain du culte de Dionysos, dieu de la Vigne et du Vin. 
 
 
MARTÉNITZA 
 
La MARTÉNITZA est un usage répandu dans tout le pays qui a une origine Thrace. La marténitza est un colifichet de fils blancs et rouges auquel on attachait une piécette en argent ou en or. L'étymologie renvoie à mars, et la tradition s'est perpétuée jusqu'à nos jours. Le 1er mars, les Bulgares - enfants, femmes et hommes, arborent sur le revers ces colifichets qui adoptent des formes fantaisistes. Dans certaines régions, les femmes de nos campagnes nouaient un tablier ou un fichu rouge, ailleurs, comme en Bulgarie du Nord-Est, on coiffait un arbre fruitier d'un drap rouge et l'on semait de la laine toujours rouge dans les champs pour assurer une récolte abondante. Dans les régions d'élevage, on nouait des fils blanc et rouge au cou des bestiaux. 
 
 
Une autre fête annonciatrice du printemps est la St Georges ou GUÉRGUIOVDEN 
 
Célébrée le début mai, la journée marque la sortie des troupeaux dans les pâturages et la reprise des marchés de bestiaux. La veille de Guérguiovden, les jeunes gens coupaient des branches de saule pour en orner les portes des maisons, des bergeries et des étables, et l'on conduisait dans la nuit les moutons aux pâturages, car la rosée matinale avait des vertus guérissantes. Traditionnellement, le festin de la St Georges est composé d'agneau rôti et de pains rituels. 
 
 
LAZAROUVANE 
 
 
C'est une fête qui a des origines slaves, teintées de poésie, car elle est avant tout la fête des jeunes filles qui rêvent de bonheur, donc d'amour et conséquemment de mariage... Les Lazarki se préparent à ce grand jour pendant le Carême. Aux veillées, elles apprennent les chansons et les danses rituelles qui, selon les régions, sont de la plus grande diversité. Parées de leurs plus beaux atouts, les Lazarki vont de maison en maison, chantent et dansent, et le Lazarouvané est en fait une "entrée dans la société" des jeunes filles à l'âge de se marier. Fête mobile, le Lazarouvané tombe le dernier dimanche avant Pâques. 
 
 
LA NOCE BULGARE 
 
 
Les préparatifs commencent des semaines à l'avance. Dans la maison de la future mariée et dans celle du jeune homme, une joyeuse animation règne. Le jour des noces, la toilette de la mariée est accompagnée de rites, et le "drame" de la séparation se joue dans la cour du foyer paternel. Le visage dissimulé par un voile, la jeune fille se tourne vers ses parents au seuil de la maison et s'incline trois fois en signe d'adieu. La veille, le jeune homme fait ses adieux à la vie insouciante de célibataire avec ses amis. Après la cérémonie du mariage, la nouvelle mariée est reçue dans son nouveau foyer avec l'offrande du pain et du sel, du miel et du vin, qui sont autant de symboles d'une vie harmonieuse et heureuse. 
 
 
 
Dans toutes ces fêtes et les rites qui les accompagnent, on découvre un élément qui leur est commun : l'idéal de la perfection de la personne humaine qui est celui de la pureté morale, de l'intelligence, du sentiment artistique, de la santé et du travail. Les personnages de ce théâtre populaire - Kolédari, Sourvakari, Koukéri, Lazarki, sont animés par la volonté du bien et les souhaits qu'ils formulent ont le pouvoir magique de chasser le mal. Dans ce sens, les usages et les coutumes bulgares sont le reflet d'un message éthique, esthétique et philosophique transmis de génération en génération, et sous leur forme actuelle, ils sont une expression de la générosité de peuple bulgare qui voit dans les contacts humains un acte de bonne volonté. 
 
 
"Extrait des oeuvres populaires bulgares éditer par le centre de promotion et de publicite touristique" 
 
 
 
 
 
 
 

 

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Modifié en dernier lieu le 22.01.2005
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